
Des solutions de formation pour pérenniser les contrats d’alternance
Entre 2009 et 2018, le taux de chômage des 15-24 ans a longtemps dépassé les 22% en France, avant de baisser significativement grâce à une réforme de fond, pour rebondir autour de 19% en 2024. Un chiffre qui positionne la France bien en retrait de la moyenne européenne (15,3%) sur cette classe d’âge. Pourtant, l’alternance et les contrats de professionnalisation permettent une insertion rapide et concrète dans la vie professionnelle.
Qu’en est-il de l’alternance aujourd’hui ? Quels sont les atouts de ces contrats et les principales difficultés rencontrées, notamment en matière de recrutement, d’engagement et de motivation des jeunes professionnels ? Quelles solutions apporter pour renforcer durablement l’impact des contrats de professionnalisation sur le taux d’emploi des jeunes et répondre aux enjeux de compétences auxquels les entreprises font face ?
Des efforts marqués pour endiguer le chômage des jeunes
Véritable outil de lutte contre le chômage et d’insertion professionnelle, l’alternance a pris un essor considérable depuis la réforme portée par la Loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Selon les chiffres de la DARES, 878 900 de contrats d’alternance ont été établis en France en 2024, un chiffre en hausse de 3% par rapport à 2023, qui reste néanmoins en deçà de l’objectif fixé par Emmanuel Macron, qui souhaite voir 1 million de contrats d’apprentissage signés chaque année, au plus tard en 2027. Pour y parvenir, une nouvelle réforme de l’apprentissage visant à relancer l’attrait des contrats d’alternance entre en vigueur au 1er juillet 2025.
L’alternance comme moteur d’insertion professionnelle
Selon l’Observatoire de l’alternance 2024, employeurs et alternants sont pourtant unanimes sur l’efficacité des dispositifs d’alternance : 98% des entreprises et 91% des alternants estiment en effet que l’apprentissage favorise l’acquisition de compétences pour une meilleure insertion professionnelle. L’alternance est professionnalisante et permet de décrocher un emploi en moyenne dans les 6 mois qui suivent la fin du contrat. D’ailleurs, 88% des entreprises qui ont recours à l’alternance ont pour objectif principal de former et de fidéliser les nouveaux salariés.
Malgré ces atouts apparents et cette volonté de recrutement durable, 1 contrat d’apprentissage sur 5 est rompu au cours des 9 premiers mois selon les chiffres de la DARES.
Rupture précoce des contrats d’alternance : une problématique générationnelle ?
D’après les alternants eux-mêmes, les ruptures seraient majoritairement liées à un problème d’intégration dans l’entreprise, ou à des conditions de travail peu satisfaisantes, voire stressantes. En ce qui concerne les entreprises, la rupture serait majoritairement due à une incapacité des alternants à réaliser les tâches requises (compétences ou engagement) ou bien à un comportement jugé inapproprié pour l’entreprise (dans 61% des cas) selon les données du Rapport de l’Observatoire de l’Alternance daté de décembre 2023. Interrogées dans l’édition 2024 du rapport sur les apprentissages liés aux soft skills dispensés par les écoles, 36% des entreprises soulignaient d’ailleurs des manquements importants sur ces aspects.
Pour nombre de dirigeants, les difficultés de recrutement et de maintien en emploi de la Gen Z seraient liées à un gap générationnel. D’après les résultats de l’étude 2024 de l’Ipsos pour la CESI, 86% des dirigeants d’entreprise perçoivent en effet la Gen Z comme différente de la précédente. 57% des chefs d’entreprises indiquent par ailleurs que les alternants issus de Génération Z sont moins investis, 72% qu’ils sont moins fidèles à l’entreprise et 53% les considèrent moins respectueux de la hiérarchie et de l’autorité que la génération précédente.
A contrario, la Gen Z se perçoit très largement (84%) comme ayant un goût prononcé pour le travail. Cette caractéristique étant un élément déterminant de la réussite professionnelle (58%), qu’ils placent même avant le réseau (46%) et les diplômes (44%). 91% d’entre eux expriment également la nécessité d’apprécier leur emploi pour être heureux, et sont donc prêts à quitter leur emploi s’il n’est pas épanouissant. Leur épanouissement passe prioritairement par l’équilibre vie privée-vie professionnelle (80%), les perspectives d’évolution (76%), et l’autonomie (72%). Bien que ces critères soient identifiés lors de sondages, ils ne sont pas nécessairement évidents pour tous les étudiants et jeunes actifs, ni intrinsèques aux premières expériences professionnelles… Les étudiants sont ainsi 63% à trouver le rythme de travail intense selon l’Observatoire de l’alternance, et nombre d’entre eux estiment rencontrer des difficultés pour gérer leur cursus scolaire en parallèle des tâches à effectuer en entreprise. Autant de facteurs pouvant mener à un niveau de stress important ou à certaines désillusions et conduire à des ruptures de contrat.
Des outils pour garantir la pérennité des engagements en alternance
Une approche pour développer les savoir-être professionnels, clés d’une bonne intégration en entreprise
Chez iWips, le constat est clair : favoriser l’adéquation alternant-entreprise est donc un élément essentiel à l’insertion professionnelle des étudiants et jeunes actifs. Pour ce faire, les étudiants doivent acquérir les savoir-être professionnels (soft skills) nécessaires à une bonne intégration dans leur environnement de travail. Comparativement aux connaissances acquises durant leur parcours académique, les soft skills dépendent majoritairement de l’expérience de vie et de l’environnement culturel dans lequel les étudiants évoluent. Et c’est donc, selon les dirigeants, particulièrement sur ce point que le bât blesse.
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Grâce au parcours ANIMA Education, et à l’emploi de notre mission game immersif Vertox, les étudiants peuvent prendre conscience de leurs forces naturelles et des softs skills sur lesquels s’appuyer dans le cadre professionnel. Le parcours ANIMA permet notamment de travailler des softs skills comme la capacité à apprendre, la coopération, l’autonomie et l’affirmation de soi. En outre, les étudiants doivent également être à même d’identifier leurs besoins professionnels afin de démarcher des entreprises en adéquation avec ceux-ci. D’après l’Ipsos, une adéquation entre les valeurs de l’organisation et les leurs serait un élément essentiel dans le choix de l’entreprise, pour les trois quarts des 18-28 ans. Le parcours ANIMA, entièrement personnalisable pour mieux répondre aux besoins spécifiques des établissements et de leurs étudiants, permet de déterminer ce qui motive l’étudiant et ce qui l’inspire, pour garantir la réussite du contrat d’alternance.
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Des outils pour former les encadrants d’alternants en entreprise
Il est également important de relever que 22% des alternants estiment manquer d’encadrement et de soutien au cours de leur période d’alternance en entreprise. Bien que l’instauration de tuteurs, tutrices et maîtres d’apprentissage soit une obligation légale au sein de l’organisation d’accueil, tous les employés n’ont pas nécessairement les compétences spécifiques et le temps nécessaire à cet encadrement. Selon l’étude précitée, 1 employeur sur 5 reconnaît d’ailleurs avoir eu des difficultés à mobiliser un membre de son équipe à cet effet. Le parcours ANIMA pour les managers, enseignants et tuteurs va permettre de faciliter l’accompagnement des jeunes professionnels. En effet, l’interface propose à la fois une vue Candidat/Étudiant, mais également une vue Référent. Celle-ci va donner une vision d’ensemble de l’avancée des process et une grande lisibilité des différents profils de candidats. Cet éclairage permettra une meilleure compréhension des aspirations et besoins des étudiants et favorisera un accompagnement plus personnalisé.
Le parcours ANIMA est donc pluridimensionnel. Déjà implémenté dans bon nombre d’organismes comme les Centres de Formation d’Apprentis (CFA), il aide à augmenter le niveau de satisfaction des jeunes durant leur expérience d’alternance en facilitant leur intégration dans l’entreprise et en permettant aux encadrants de proposer un accompagnement plus adapté. Un vrai plus pour éviter les ruptures de contrat à répétition !
Article rédigé avec la contribution d’Imane Nazaire.